Chroniques d’une famille en temps de Coronavirus – J 9
Hello à tous ! Still hanging there ? Dixième dessin depuis le début de cette crise, croquis fait devant la télé hier soir et finitions ce matin.
Ce matin… comment vous décrire ce matin ? Depuis qu’on est confinés, on essaie tant bien que mal, comme plein d’entre vous, de continuer à travailler à la maison (ET AVEC LES ENFANTS). Tout en assurant l’école. Tout en faisant tourner la baraque – enfin, l’appart dans notre cas, dont on sent les murs se rapprocher peu à peu des limites de notre cerveau en boite. Je n’ose penser à ceux qui sont 7 dans 40 m2.
Il y a des jours où tout est aligné et tout roule. On dirait un conte de fée, un Disney où la Reine des Neiges aurait fermé sa gu***le (pardon pour la grossièreté). Les enfants trouvent des jeux infinis, les devoirs se font d’un claquement de doigts, et la lessive se range toute seule.
Et d’autres jours où ça roule… moins. Vraiment moins. Comme ce matin, donc. Déjà, réveil à 4h du matin, grâce au félin qui hante notre appartement. Qui du reste est confiné en permanence, lui (il doit se dire que la situation est un juste retour des choses).
Puis j’ai fait disjoncter l’appart avec le grille pain, juste avant que ma fille aînée commence son seul cours de la semaine par visioconférence et son père une réunion Skype – internet a du même coup cessé de fonctionner, donc on a désespérément essayé de se reconnecter au réseau par tous les moyens possibles tout en s’engueulant (j’étais levée depuis 4h du mat). Ça a bien mis l’ambiance à la maison – c’est comme ça, quand on perd patience, des problèmes qui n’en sont pas vraiment (oui, ma fille aurait pu rater sa visioconférence, elle n’a que 10 ans bordel, oui, il y a des gens en ce moment qui ont des problèmes bien plus graves que ça !) prennent des proportions injustifiées.
Pendant ce temps la, ma petite dernière a décidé, imperméable à l’agitation générale, de ramener ses Barbies Sirène pleines de flotte sur le canapé du salon, puis de se planquer pour qu’on ne puisse pas lui faire faire ses devoirs (le son « ain, « in », « im », « ein »…. que c’est bon la langue française). Son père l’a retrouvée dans un placard, alors que j’essayais de gérer la visioconférence en cours, puis un exposé sur la coupe transversale du Titanic (véridique ! Pour ceux qui suivent depuis le début, on est toujours sur le même sujet, et devinez quoi, il coule quand même à la fin !). Cela en répondant aux mails de mes clientes – qui heureusement pour moi ont aussi des enfants (d’ailleurs, alors que j’écris ceci, je me dis qu’elles ont peut-être de petits conseils d’organisation).
Bref, en deux minutes il était midi, on n’avait rien fait à part s’énerver pour rien, j’ai jeté un coup d’oeil au fil WhatsApp des 50 groupes dont je fais partie et vu parmi les 248 messages une vingtaines de « memes » sur le Coronavirus, et des videos de ma soeur dont les enfants nettement plus petits que les miens ont entrepris ce matin de déchirer tous les rouleaux de PQ qui leur restaient (ma nièce de 3 ans a justement fait remarquer que comme ça : y’en aurait plus ! Elle a tellement raison en plus, la petite chérie). C’était joli dans leur salon, on aurait dit de la neige.
Chez nous, à Lyon, l’après-midi s’est décidé à commencer. Comme à ce stade, on s’est dit qu’il fallait peut-être pas trop insister, on a laissé les filles devant « C’est pas Sorcier » – à ma connaissance, ils n’ont pas encore fait d’émission pour savoir comment gérer ses gosses en temps de confinement, mais si quelqu’un peut suggérer le thème à Fred et Jamy, je suis sûre qu’il y a matière. Là, elles arrivent quand même à se battre car elles se sont allongées côte à côte sur le tapis pour regarder la télé et aucune n’a le droit d’entrer dans l’espace de l’autre : c’est la version « confinement » du partage des accoudoirs dans la voiture.
Je suis à deux doigts d’aller me planquer dans les toilettes pour pouvoir finir cette chronique et attaquer le boulot qui me reste.
Bon courage à tous ! Et toutes plaisanteries mises à part, une grand grande pensée pour ceux qui sont en train d’affronter de vrais problèmes, tous ceux qui sont en première ligne pour faire tourner le pays et soigner les gens touchés.
A très vite